dimanche 15 février 2009

Plusieurs facteurs expliquent l'ascension de Barak Obama à la tête des Etats Unis

Bonsoir jeune frère,
Heureux de te lire. Ton article retrace des analyses hautement économistes et ça m'instruit davantage sur ce champ que je maîtrise seulement peu. Elles valent tout leur pesant d'or et tes observations sur mon article me semblent partiellement fondées. Il convient cependant d'éclaircir certaines zones d'ombre.
Je te joins encore avec l'article pour t'en refixer certaines précisions et dissiper certaines de tes craintes, voir du risque d'en caricaturer le contenu. Il faudra prendre un peu de temps pour relire surtout le troisième chapitre, avec les notes de bas de page. Surtout les pages 16 et 17, et la référence infrapaginale numéro 45.
L'article ne s'est pas assigné la prétention d'étayer exhaustivement les facteurs qui ont concouru à la victoire d'Obama, qui sont du reste multiples et multidimensionnels. Au-delà des enjeux identitaires, il y a notamment la brutalité et les tares de mégestion qui ont pesé de tout leur poids sur le gouvernement Bush ayant mis une tache indélébile de sang sur les "républicains" et qui ont finalement constitué une ressource politique aux démocrates, sans oublier la stratégie de campagne menée par Obama jamais vécue aux Etats-Unis, les soutiens non-déclarés des lobbies américains qui y ont adjoint une bonne dose de soubassement économique, l'arme médiatique qui a finalement conduit à une "starisation politique" du candidat Obama, etc. Le facteur religieux n'a pas été laissé pour compte.
Mais revisitez bien l'article et vous vous rendrez compte de sa circonscription épistémologique, qui se trouve confinée dans la problématique et la méthodologie y afférentes: sans méconnaître toute cette panoplie de facteurs, nous nous sommes assigné pour finalité n'analyser comment le facteur identitaire a pesé sur voire brouillé le jeu démocratique aux Etats-Unis, comment il a reconfiguré l'imaginaire sociopolitique africain dans l'enthousiasme (de)mesuré que son élection a suscité en Afrique, pour en dévoiler les soubassements etho-culturels, idéologico-civilisationnels et stratégiques. Rechercher les intentions qui ont sous-tendu les soutiens africains à Obama et circonscrire l'intentionnalité, telle était la finalité de notre modeste étude.
Affirmer le facteur identitaire comme ayant été le seul déterminant dans l'élection d'Obama, Ah non! cela constituerait une monstruosité et une haute trahison de la nouvelle génération des spécialistes de la géopolitique à laquelle nous sommes fier d'appartenir, et une approche caricaturale de l'analyse géopolitique qui s'insurge en faux justement contre le piège de la monocausalité et de la pensée unique pour rechercher constamment la multicausalité des faits politiques. Pour ainsi soutenir la thèse selon laquelle sans les soutiens d'autres communautés raciales américaines, Obama ne pouvait oser remporter une victoire aussi éclatante, les noirs n'étant que 12% environ de la population américaine.
Tes analyses économistes sont toutefois fondées et rejoignent l'un des multiples facteurs que j'ai identifié dans la victoire d'Obama, et je crois que nous sommes tout à fait d'accord à propos.
Cordialement,

Guilain Mathe M.

Chercheur- Politologue

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